Quand l'épidémie nous touche...

Alors voilà, quand on parle de pneumonie, on imagine un vieux film sur la guerre 39-45 où une petite fille grelotte, emmitouflée dans sa couverture de laine craquée. Ou on pense au sketch de Gad Elmaleh sur les comédies musicales... "Vivre dans uuun donjon, c'est difficiiiile pour une fille de onze ans qui a la pneueumoooooniiie!". Tout ça pour dire que la pneumonie, c'est fait... 

Nous sommes vendredi. Léonie se réveille avec 38,5; j'enchaîne sur une petite montée de fièvre le lendemain. Pas de chance, on avait prévu d'aller à Pouchkine faire du patin à glace avec un collègue russe de Lolo... Ce sera sans Léonie et moi! Apparemment, Tim n'a pas été traumatisé par notre absence  :-)

  

Dimanche, le 16 février, Tim commence à avoir de la fièvre. Lo travaille ce jour là. A son retour, ce dernier ne se sent pas au top. Lundi, Lo a 39,4 de fièvre. Ici, on partage tout! Me sentant un peu mieux, je gère comme je peux mon petit monde... Mercredi soir, je me sens mal. Jeudi, plus de 39 de fièvre et des brouettes, sifflements dans les bronches... C'est mauvais tout ça. Le médecin nous fait une consultation générale. J'ai une bronchite à la limite de la pneumonie et de l'hospitalisation... Antibios à fond, je suis contagieuse... Pourvu que je ne refile pas ça à mes petits loulous... Tim a une laryngite, Laurent une sinusite force 10, Léonie paraît à peu près bien. Puis rechute. Je fais une radio des poumons et j'apprends que j'ai effectivement une pneumonie, à son stade le plus faible, heureusement. Ma belle-mère, Dominique, a fait le déplacement de France pour s'occuper de nous. Notre sauveuse... S'occuper de petits quand on est HS, c'est le bout du monde... Notre "Mado" nous a fait à manger, nous a bichonnés, nous a permis de dormir,  bref, Dominique nous a remis sur pied en ramenant une valise de médicaments et de petites surprises pour les papilles... MERCI DOMINIIIIIIQUE!

Petit retour en arrière. Fin janvier, le temps est à la neige. On en profite. Séquence glissades sur la glace...

  

... Léonie préfère la sécurité...

  

On se prend un petit moment mère-fils pour aller se balader au parc Mikhaïlovsky à côté de la maison... 11h30 du mat, le soleil vient de se lever (je sais, le soleil fait la grasse mat ici), couleurs magnifiques...

  

  

 La technique du déneigement des chemins... efficace.

Le 27 janvier, la Russie a commémoré les 70 ans de la levée du blocus de Léningrad. Pour l'occasion, chars et autres engins de guerre sont déployés sur la place de l'Ermitage. Tim est aux anges!

    

Un militaire nous ayant parlé d'un défilé, je décide de garder Tim avec moi pour y aller. Pas de dietsky sad aujourd'hui, il est ravi! On se rend donc sur la place à 10h30, comme prévu, mais rien ne bouge... Excuse my russian, je n'avais pas compris que sur la place, c'était juste... une exposition (!!!). Le défilé avait lieu à plusieurs bornes de là! Voilà, ce sont les aléas de ma compréhension encore approximative du russe  :-) Le défilé, on l'a effectivement regardé... mais à la télé...

  

Le soir, les festivités se sont poursuivies. Il a fait un froid de canard, mais la place du Palais était bondée. L'objectif était de rénunir 1944 jeunes qui, après avoir remonté Nevsky prospect une bougie à la main, devaient former un ''900'' vu du ciel pour le nombre de jours de blocus. Tentative ratée, mais les  projections sur la façade du bâtiment principal de l'Etat Major étaient superbes. Discours de militaires et hommes politiques ensuite, puis une chorale a pris place. Tim était envoûté! J'ai eu le malheur de filmer la scène, on a eu droit à la chanson patriotique en boucle pendant une semaine...! 

  

  

  

Des stands avaient également pris place, du type de ceux utilisés pendant le blocus de Léningrad lorsque la population était rationnée. On pouvait y acheter une ration de casha (froment, plat typique russe). Nous n'avons pas feu long feu car Tim avait les doigts gelés... et j'avoue que je n'en menais pas large non plus  :-) 

  

Mardi matin, 28 janvier, Tim n'est pas très en forme (ça m'apprendra à le sortir le soir), mais pas de fièvre. Il va à l'école et la maîtresse me rappelle catastrophée car il tousse beaucoup. Les russes s'inquiétant rapidement pour les enfants, je vais le récupérer plutôt zen. Rien d'alarmant, il tousse, mais toujours pas de fièvre. Il reste à la maison mercredi, jour  où je dois repartir en France pour une formation à Paris. Je pars vers 14h30, il semble plutôt bien. La nounou a pour consigne de l'emmener chez la famille Molle avec Léonie et de faire les conduites pendant mon absence. Laurent est encore à Moscou, tout est organisé.

Je pars donc seule, sans enfants dans l'avion, j'avoue que c'est un petit bonheur... J'arrive chez ma marraine et cousine Priscilla, à Paris, pour donner son cadeau de Noël à mon petit filleul, Hugo.  Je suis accueillie à bras ouverts par sa fille Grâce, mon petit rayon de soleil, et on passe une super soirée. Me voilà le lendemain en formation. À peine une demi heure après le début de la session, Mickaël, un cousin, me passe son téléphone, l'air perplexe. Message de Laurent: ''Tim a été emmené à l'hôpital par le dietsky sad et on ne sait pas où il est. Donne-moi le numéro de sa prof''. OK. Restons calme. J'ai passé la matinée entre Laurent (à Moscou) et Odile (à St Pet), qui essayaient de retrouver mon loulou. Comme la nounou n'est pas venue chercher tout de suite Tim alors qu'il faisait une montée de fièvre, sa maîtresse a jugé bon de l'emmener à l'hôpital. En Russie, l'ambulance ne dit pas tout de suite où elle va, car ils décident suivant les places disponibles. Et ici, ce ne sont pas de jolis hôpitaux bien propres comme en France, les hôpitaux publics, mais plutôt des dispensaires suivant les endroits... Bref, la maîtresse a fini par appeler et Odile a récupéré Tim avant qu'ils ne lui fassent trop de soins sur place. Tim a quand-même dit qu'un monsieur lui avait "découpé les fesses"; comprenez "fait une piqûre dans les fesses". Parallèlement, Laurent avait pris le premier train  de Moscou pour s'occuper de notre fiston. Ça donne envie de laisser ses enfants tout ça... Bref, je suis rassurée, Tim est entre de bonnes mains... Vive la Russie...

J'ai fait un passage éclair à Lille. Le temps de faire une bonne bouffe chez les Backelandt (que je remercie) avec les Joncquez, les Valentin et Ségo Coisne, et le temps de voir ma chère famille... ce qui fait du bien aussi sans enfants parfois... Mon pauvre Lo a, de son côté, passé un week-end dur dur... Seul avec nos deux enfants dont un malade, il a compris pourquoi ça pouvait être dur d'être à la maison à s'occuper des loustics   :-)

Tim étant encore bloqué à la maison à mon retour, autant en profiter pour faire de la peinture... Un vrai petit artiste ce Tim!

  

Au départ, il y avait bien une idée automnale, mais le joli petit arbre de droite a fait place à ... quelque chose de plus abstrait... La grosse tache de gauche, selon Tim, est une "méchante sorcière" et heureusement "il y a un lapin noir à côté qui attaque la sorcière". Effectivement, je n'avais pas de bleu. Ni de vert. Ça n'aide pas à rendre l'oeuvre de Tim très joyeuse... Une analyse psychanalytique peut-être?

Etre malade, ça rend sage?  :-)

  

Tim reprend du poil de la bête, il retourne à l'école le 5 février, et le samedi suivant, premier cours de ballet. Comment ça c'est un garçon? Si si, il faut avoir l'esprit ouvert! L'éveil musical, le rythme, les petits collants! Il n'était pas forcément emballé au début, mais ça a fini par l'amuser! Petit saut de biche à noter! Léonie était ravie d'assister au cours de son frère... Déjà prête!

  

  

Dimanche consacré au patin à glace; patinoire en extérieur. Premier essai pour Tim, et poussette sur glace pour Léonie! Ça marche plutôt pas mal et ça permet de garder l'équilibre en patin #pasfaitdepuis10ans#. Nous avons parmi nous une nouvelle recrue, Adrien! Un français très sympa ayant vécu un an et demi à Moscou et muté à St Petersbourg. Sans enfants mais pourtant pas chaud pour faire des gardes chez nous... Je comprends pas...  :-)

   

En Russie, les animations enfantines sont en général réussies. Nous avons fait un essai au Tavrik Teatp avec des petits potes de Léonie. C'est une sorte de théâtre interactif. On commence dans l' univers "jardin", puis on arrive dans l' espace après avoir pris le thé dans une grosse fraise, puis thème marin et enfin mode "antarctique". Tout cela avec un fil conduteur mené par un petit chat... Peut-être que le concepteur du projet avait un peu abusé de certaines substances avant de lancer son théâtre... N'empêche, j'aime beaucoup cette énooorme fraise!

    

Tim se remet à la peinture. Des couleurs douces cette fois! Mieux... Ouf, mon fils n'aime pas que le noir, le marron et le rouge!!!

  

14 février. Saint Valentin. J'offre la pomme "Ya Loublou tibia" à Laurent (pas besoin de traduction), Tim offre son premier cadeau à son amoureuse du dietsky sad, Sonia. Des bonbons! Trop fier mon Tim Tim! Avouons que Sonia n'étant pas de très bonne humeur en arrivant, et le présent n'a pas été tout de suite accueilli avec joie. Ça n'a pas du tout destabilisé Tim, qui a commencé à manger les bonbons offerts... Tout sa mère  :-)

  

  

C'est ce jour là, je n'avais pas réalisé! C'est ce 14 février, jour de la St Valentin, que Léonie s'est réveillée avec de la fièvre... Et s'en est suivi l'engrenage de la famille lilloise maudite par les virussss russssssses. Aujourd'hui, on va tous mieux, Lo a repris le boulot après dix jours d'arrêt, Tim pareil... Pour notre première sortie, nous avons savouré un bon "business lunch" dans une brasserie à la française, avec Anto et Odile . J'ai perdu 3 kgs pas encore repris... comme quoi la maladie a quand même eu du bon  :-)